La balance à 20 Kuai

Un jour que je faisais mes courses chez Carrouf, je décidai de m’acheter une balance. Pourquoi ? Pas pour confirmer ma prise de poids évidente (je vous rassure ce n’est pas si grave que ça). Mais plutôt pour estimer le poids des choses que j’achète ici et que j’ai l’intention de rapporter en France (vêtements, souvenirs,…).

Une fois devant le rayon, je me retrouvai face à plusieurs options :

La balance à aiguille premier prix à 20 kuai (2 €)Les balances digitales un peu plus chères (dans les 8 €)
Et les balances multifonctions qui disent même ce que vous avez bouffé (pour 15-20€)

Dilemme…d’un côté la balance à 2 € n’est pas chère, d’autant plus que pour peser des valises, je n’ai pas besoin non plus de connaître la masse graisseuse et tout le tintouin…en même temps, si elle ne fonctionne pas, je pourrais être bien emmerdée à l’aéroport si j’ai un surplus ! Mais bon, 8 € dans une balance, sachant qu’avec 8 €, je me fais un restau…bon allez, je vis dangereusement, et, avec un courage qui frise l’inconscience je décidai d’acheter la balance à 2 € !

De retour à la maison, je l’essaie, à priori, elle fonctionne. Outre le fait que je sois plus lourde qu’avant mon arrivée en Chine…Je la range donc dans ma salle de bain dont les couleurs sont assorties à la balance (ou l’inverse peut-être ?!). De temps à autre, je monte sur la balance avant de prendre ma douche, question de me souvenir que je dois perdre du poids. Puis un beau jour (ou plutôt un mauvais jour), alors que je me tuais à faire très attention à mon alimentation, je monte sur cette balance qui m’indique environ 4 ou 5 kg de plus que la dernière fois ! Intriguée, je descends, réajuste bien l’aiguille sur le zéro, puis remonte dessus pour m’assurer qu’elle n’avait pas fait erreur. Non. Je réfléchis « attends, j’ai rien bouffé hier, j’comprends pas… ». Je renouvelle l’expérience le lendemain, idem. Je me pèse avec mon sac de cours pour voir si elle réagit, et elle ajoute bien quelques kilos supplémentaires. Ô mon Dieu ! Je suis foutue ! Ca y est, c’est officiel, je suis grosse !

Mais, aujourd’hui, j’ai été au sport (deux fois cette semaine quand même, j’envisage même d’y aller une troisième fois ce week-end, c’est dire si je suis motivée), et je me pèse sur la balance du club de sport à l’abri des regards indiscrets. Ouf ! Je n’ai pas pris 5 kg (ou alors, la balance du club allège pour motiver les clients ?!). En tout cas, morale de l’histoire, je n’achèterai plus de balance à 20 kuai.

En parlant du Club de Sport, j’aimerais vous faire partager l’expérience des cours collectifs. Aujourd’hui, j’ai été au cours d’Aérobic Dance. J’y suis déjà allée et le cours n’est pas mal car c’est rythmé et on bouge beaucoup. Cependant, cela demande de la concentration puisqu’il faut enchainer une suite de mouvements plus ou moins complexes sans perdre le rythme. Et, petite difficulté supplémentaire pour moi, comme je ne comprends pas un traitre mot de ce que dit le professeur, je ne peux pas m’aider des commentaires. « Et on enchaiiiine sur leeeee mambooo, deux fois, puis deux pas à gauche ». Je dois donc garder les yeux rivés sur le prof pour suivre (bon j’avoue je commence à comprendre quelque petits passages notamment « gauche – droite – deux fois – mambo/tcha tcha tcha (ça c’est universel) ». Tout ça pour dire que c’est pas une mince affaire. Et comme le prof est très speed et qu’il enchaine et varie les mouvements sans prévenir, toute la classe se retrouve assez vite perdue (le temps de s’habituer aux nouveaux mouvements) et quand ça devient complexe et qu’on se mélange les pinceaux, qu’est ce qu’on fait en France ? On regarde sa voisine qui galère à côté, même si on ne la connaît pas, on lui dit avec une expression amusée  « ouh laaa ! pas facile hein aujourd’hui ! ».  Ici, c’est pas vraiment ça. Outre le fait que les chinoises ne me parlent pas, elles ne se parlent pas entre elles non plus et encore moins pour faire un commentaire pendant le cours. Ce qui fait qu’en regardant dans le miroir on voit toute une bande d’empotées, qui restent sérieuses et aucune ne montrent pas qu’elles ont du mal à suivre (même si c’est évident).

Et deuxième point assez choquant. Comme la combinaison des mouvements est assez compliquée, je me suis dit « tiens la pauvre mamie derrière moi, elle doit en chier ». En fait, tandis que je m’efforçais à retenir et enchainer les pas malgré la cadence, la mamie derrière mois tenait le rythme et ne se trompait pas. J’en ai conclu que les mémés y arrivent mieux car elles ont moins de préoccupations en tête. Tandis que moi, parallèlement à mon intense concentration pour l’aérobic, j’ai moult choses à penser « il faut que je trouve un hôtel à Bangkok, comment vais-je rapporter toutes mes affaires en France, il faut que je trouve un logement pour Pékin, il faut que je révise mes partiels, si j’ai des rattrapages je suis dans la merde,… ».  Telle est donc ma théorie qui explique donc pourquoi les mémés chinoises peuvent s’avérer plus minces que moi !