Le voyage

Après 11h de vol, je suis enfin arrivée à Shanghai. Pas de crash, quelques petites turbulences (j’ai serré les fesses quand même, on n’est jamais vraiment rassuré…) et puis pas de gamin pleurnicheurs ou vomisseurs à mes côtés, donc, on peut le dire, le voyage s’est bien passé.

J’étais assise à côté d’un français, qui a eu un regard étonné lorsque j’ai sorti de mon sac : trois magazines, un livre, un bouquin de mots fléchés, mon étui à lunettes, ma Nintendo DS, une bouteille d’eau, un petit gâteau, mon Ipod, un coussin pour le cou, une veste et un t-shirt au cas où j’aurai froid…J’ai quand même réussi à caser tout ça dans le rabat du siège de devant !

Puis après avoir visionné quelques films, nous avons atterri à l’aéroport de Pudong à Shanghai. Nous avons dû compléter un papier, un peu lorsqu’on va aux USA pour savoir où on sera logé à notre arrivée et si on n’a pas de maladie…

Il a donc fallut passer à deux guichets pour remettre ce papier et se faire contrôler. Je passe au premier guichet, il regarde mon passeport puis me fait signe d’aller faire la queue pour le deuxième guichet. Je suis la direction de sa main et me positionne dans une queue en serpentin comme à Disneyland. Puis j’aperçois d’autres voyageurs qui vont faire la queue de l’autre côté, je me dis « ah tiens j’avais pas remarqué qu’il y avait un autre guichet là-bas ». Puis, après quelques minutes dans la queue, je commence à remarquer que je suis la seule occidentale parmi plein plein de chinois. Je lève les yeux et c’est là que je me suis rendue compte que je faisais  la queue pour les guichets destinés aux Chinois, tandis que de l’autre côté, les guichets s’adressaient aux étrangers. Pensez-vous qu’un de ces chinois m’aurait fait remarquer que je n’étais pas dans la bonne file ?! que nenni ! Du coup, je suis sortie de ma file toute péteuse pour me retrouver tout au bout de la queue réservée aux étrangers. Et en plus, j’ai dû avoir l’air con !

Bon, finalement j’ai récupéré ma valise presque immédiatement, j’ai pas attendu 30min comme en France…je suis sortie de l’aéroport à la recherche d’un taxi…


Le trajet en taxi

A la sortie de l’aéroport, j’ai soudainement été frappée par une vague de chaleur étouffante et hyper humide ! J’ai pu apprécier le ciel gris et le brouillard constant, on ne se dit même pas  « tiens c’est nuageux, ça va se dégager », non là ce ne sont même plus des nuages, c’est le ciel qui est gris et le brouillard ça va avec.

Je me dirige vers le panneau indiquant les taxis, et me fait accoster par un chinois, comme je ne comprenais rien à ce qu’il disait (et pourtant il parlait en anglais, d’ailleurs après réflexion, je crois qu’il disait « hello » mais ça sonnait plutôt comme « hallo »), je lui dis que je cherche un taxi. C’était en fait un chauffeur de taxi, dont la voiture était garée dans le parking. Je lui indique mon adresse et lui demande si le prix que je demande lui convient (150 Yuan = 15 euros environ). Il me baratine que c’est 170 Yuan, je lui fait remarqué que c’est cher mais bon j’accepte quand même (ce n’est que 2 euros de plus…). Donc je monte dans le taxi, prends ma ceinture pour m’attacher et…mais où est le truc pour l’accrocher ? « Euh…excuse me, how can I put my belt ? », il me répond « No, it’s OK ». Bon bah j’ai serré les fesses et me suis accrochée à la poignée, on ne sait jamais…On rentre sur l’autoroute, et là, c’est la fête du slip, il roule à fond les ballons, il double tout le monde, par la droite, par la gauche, c’est pareil, les lignes blanches, il s’en fout, le clignotant, connaît pas ! Il commence à me taper la causette en Anglais.

Etant donné la chaleur étouffante et ma légère angoisse face à la conduite rustre de ce chinois (et le fait que je ne sois pas attachée), j’ai pris mon éventail, à la recherche d’un peu d’air frais…Il remarque que j’ai chaud et me propose de passer sur le siège passager, devant, comme ça j’aurai la clim. J’accepte après avoir remarqué qu’au moins, devant, on pouvait attacher sa ceinture. Alors, il s’arrête sur l’autoroute, sur le zebra en plein milieu !  Je change furtivement de place en priant pour ne pas me faire accrocher par un chauffard ! Une fois sur la banquette de devant, je saisis immédiatement la ceinture pour l’accrocher et il me fait « No no it’s OK, no problem ». « Euh, yes but I prefer putting it, in France, we ALWAYS put our belt in cars ! ». L’aventure continue, il roule comme un barjo, on a faillit se payer des voitures à deux reprises, pas de pitiés pour les vélos…Je commence à apercevoir les tours de Shanghai et j’aimerai prendre quelques photos pour vous montrer : « ah zut ! mon sac est resté sur la banquette arrière, si je me retourne pour l’attraper, soit je meurs, soit je gerbe ! ». Bon bah, pas de photos alors. Le chauffeur discute avec moi, « you’re my friend, I love you, you’re very nice et blablabla ». Il me propose de monter ma valise jusqu’à mon hotel, « oh bah oui ça c’est gentil » et il me dit « après je reste avec toi ». « Ah non non, moi je suis fatiguée avec le voyage quand j’arrive à l’hotel, je dors ». Chauffeur : « No problem, toi tu dors, moi je regarde la télé ». Moi : « No no no, moi je dors, toi tu retournes bosser, fénéant ! ». Et puis quoi encore !

Au final je finis par arriver à bon port et comme toute occidentale fraichement arrivée en Chine, je me faire berner sur le prix de la course : « alors on avait dit 170 yuan, hein ! ». Il me montre le compteur « No, 202 yuan and the highway (autoroute) + 50 yuan ». Alors là, je proteste ! Arnaqueur, voyous, saltimbanque ! Et il me propose un deal, si je lui fais un bisous, on oublie les 50 yuan. « Bon ok, bisou sur la joue hein vite fait », « non non sur la bouche » (grand sourire de sa part laissant apparaître ses belles dents moisies sur le devant). « Euh ouai bah non, hein, voilà 50 yuan et on en parle plus ».

PS : bon au final, dans un élan de bonté, j’ai attrapé mon appareil photo sur la banquette arrière pour pouvoir vous montrer les premiers aperçus de Shanghai. Euh…je vous préviens, ça va pas forcément vous faire rêver, hein !

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